Aussi précieux que vulnérables, les mers et les océans ont été longtemps exploités comme des sources intarissables de ressources. Et pourtant, il n’en est rien. D’ailleurs, la surpêche figure actuellement comme l’un des fléaux à combattre absolument pour préserver la faune sous-marine. Indispensable pour la protection de l’écologie marine, la lutte contre la surpêche peut se faire à travers plusieurs actions. Découvrez lesquelles.

La surpêche : un fléau des océans

Bien que les prévisions alarmistes sur l’éventualité d’une baisse du nombre de poissons dans l’océan aient longtemps suscité les débats, ces prévisions s’avèrent actuellement justifiées. En effet, on constate depuis quelques années un effondrement des stocks de poissons mondiaux en raison de l’agissement des super-chalutiers bénéficiant d’une licence privilégiée. Même si les aides financières versées dans le cadre de la PCP (Politique commune de la pêche) ont permis une modernisation et une relance de la flotte dans l’Union Européenne, ce projet subvention les bateaux qui sont en partie responsables de la surpêche ravageant des écosystèmes régionaux.

D’après une étude entamée par l’ONG WWF, les prises de poissons dans l’UE pourraient baisser d’environ 30 % d’ici une dizaine d’années ; un déclin qui pourrait engendrer la suppression de quelques 50 000 emplois. De ce fait, il se révèle impératif de mettre en œuvre des mesures efficaces et durables afin de préserver les espèces marines. D’ailleurs, la WWF a lancé une pétition (ayant recueilli 1 500 000 signatures) et fait appel au Parlement européen pour entamer une réforme profonde de la PCP.

Mais alors, quelles sont les actions à envisager pour sauver le secteur de la pêche en Europe et dans le reste du monde ? Le site planete-ecologie.com vous dit l’essentiel sur le sujet.

L’aquaculture : une solution pour l’exploitation intensive

Afin de lutter contre la surpêche, de nombreux acteurs du secteur ont décidé d’adopter une approche plus écologique et plus durable. Cela implique entre autres le respect de trois principes fondamentaux à savoir :

  • Établir des stocks de poisson durables.
  • Minimiser l’impact environnemental de la pêche.
  • Optimiser la gestion des pêcheries.

Dans ce contexte, la pratique de l’aquaculture permet de répondre à ces trois critères d’autant plus que cette technique permet de trouver de nouveaux fonds poissonneux. L’aquaculture se présente ainsi comme une solution durable pour satisfaire la demande croissante en produits de la mer.

En principe, elle consiste à installer une écloserie dans un bassin de grossissement puis à utiliser la fécondation artificielle pour la reproduction. Grâce au procédé, il devient possible de créer une ferme aquacole destinée à l’élevage des espèces de poissons les plus consommés sur le marché.

Le renforcement de la lutte contre la pêche illicite

La pêche illégale est également l’un des facteurs entraînant la surpêche, c’est pourquoi il devient impératif de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour la minimiser. Dans ce cas, la multiplication des contrôles pourrait s’avérer payante si ces derniers sont réalisés dans les règles de l’art. Ainsi, il faudrait procéder au contrôle des instruments utilisés, mais surtout interdire l’utilisation des équipements détériorant l’écologie marine. Plusieurs pratiques rentrent dans cette catégorie : pêche à la dynamite ou à l’explosif, pêche au cyanure ou au Muroami (considérés comme des substances hautement toxiques).

Le contrôle des dimensions maximales des filets permettra aussi d’éviter que les filets trop profonds déséquilibrent les coraux sous-marins. De ce fait, l’application d’un régime d’autorisation reste cruciale pour aider les autorités marines à vérifier tous ces points. Bien entendu, cela peut impliquer l’établissement des captures autorisées et non autorisées, mais le but est de protéger activement certaines espèces menacées comme le thon rouge ou certains prédateurs. Enfin, la mise en place d’un système de tri ou de calibrage des fruits de mer pêchés peut être un bon moyen de limiter les dégâts. Néanmoins, la majorité des poissons pris qui sont rejetés n’arrivent pas à survivre longtemps.

Des mesures plus radicales à prendre ?

Malgré le fait que la limitation des instruments destructeurs et de la pêche illégale puisse contribuer à la préservation des ressources marines, ces actions peuvent s’avérer insuffisantes afin de faire baisser l’exploitation des fonds marins. Selon certains spécialistes, il faudra envisager d’abandonner le système de subvention accordée aux entreprises du secteur, ou tout du moins l’ajuster en fonction de la situation actuelle. Bien que cette mesure soit plutôt drastique, cette stratégie s’avérera payante pour limiter la surexploitation.

Il faut en effet noter que les aides gouvernementales servent à financer les acteurs de la pêche dans leurs activités, et pourtant, elles se présentent souvent comme une anti-lutte contre la surpêche. Après avoir obtenu ces aides, une firme peut rester plus longtemps dans les zones de pêche, même si ces dernières sont presque épuisées. Cela s’explique par le simple fait que ces exploitants bénéficient d’une compensation en tout moment. Par conséquent, elles peuvent se permettre de demeurer dans un espace surexploité, qui n’est pas forcément rentable.